4e prix – La rade publique

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Dürig AG
Zürich | Suisse

« Genève jouit d’une position privilégiée sur les bords du Lac Léman. La Rade a participé à la vie urbaine depuis la fondation de la ville, mais aujourd’hui, cet emplacement attrayant se heurte à un conflit d’intérêt. Le Lac, la nature et son paysage pénètrent dans la ville. Ses habitants et visiteurs cherchent le contact avec cette nature, mais les infrastructures des berges du lac et particulièrement celles pour les bateaux privés réduisent toute possibilité d’interférence.

La ville et l’eau
L’eau a une place particulière dans la vie de Genève. Ce projet cherche à engager une réflexion sur la culture de l’eau dans la ville. L’eau y a toujours été présente et a joué un rôle parfois actif (l’usine hydroélectrique de Chèvres), parfois inactif (Jardin anglais) dans la définition et la construction de la ville. A partir de l’observation et de l’identification des qualités actuelles des espaces aquatiques et des programmes liés à l’eau qu’ils sont susceptibles d’accueillir, il sera possible de développer de nouvelles fonctions à côté d’éléments existants, de faire coexister le nouveau et l’ancien. Ces nouveaux programmes réuniront les berges et les transformeront en un véritable espace public continu sur les bords du lac.

L’infrastructure portuaire
Pour rendre possible ce concept de réunification des rives, une délocalisation des nombreux ports de plaisance existants dispersés le long des berges est proposée. Le projet prévoit de regrouper les espace portuaires et de les protéger dans un seul et large bassin au milieu du lac, avec un niveau d’eau abaissé. L’amarrage des bateaux se réalise par plusieurs écluses. L’eau affluant qui doit être vidangée, sera utilisée pour alimenter le Jet d’Eau. Enfin, il a de nouveau une fonction, comme à l’époque de l’usine hydroélectrique. L’infrastructure est également accessible par les véhicules grâce à un tunnel qui le relie à la ville. Le résultat consiste en un port de plaisance abaissé pour les bateaux privés, comparable à une aire de stationnement semi-enterrée et à ciel ouvert. Ainsi, le nouveau port n’est pas visible depuis le bord du lac et aucun amarrage ou atelier ne perturbe la vue et la relation physique avec le Lac. Les ateliers de réparation, les entrepôts, les clubs nautiques, mais aussi des restaurants et d’autres activités publiques potentielles sont regroupés dans cet endroit exceptionnel qui fera de Genève un précurseur dans ce domaine.

Nature
L’ensemble de la zone côtière est conçu comme une succession d’espaces publics en relation directe avec le Lac. La nature est l’élément d’articulation et de cohésion. Cet équipement végétal répond à une nouvelle interprétation de la vie urbaine destinée à prendre place sur le site. Il relie tout le rivage
autour de la Rade et crée un lien entre les différents quartiers de Genève.

Développement urbain
La ville a déjà été prolongée à plusieurs reprises sur le Lac. Aujourd’hui, il serait donc nécessaire de développer les berges du Lac en tenant compte des multiples usages et fonctions potentiels qu’il pourrait leur être attribué. Il s’agit alors de réfléchir sur leur capacité de transformation et d’adaptation aux nouvelles logiques urbaines. Le projet cherche à générer un espace public augmenté et destiné à tous les habitants. Il en résulte différents traitements des berges, des limites en fonction des usages nécessaires. Ainsi, plus d’espaces sont créés pour les usagers : possibilité de circulation plus large, boulevards plantés d’arbres, zones de détente dans les parcs tels que pelouses, bains, terrains de jeux… De nouvelles installations pour les activités culturelles telles que musées et pavillons sont également aménagées. Cette nouvelle organisation assure une cohabitation sereine entre automobilistes, cyclistes, piétons, flâneurs, baigneurs et visiteurs.

Identité des berges
Cette nouvelle ceinture verte est partagée en huit spots qualitatifs qui agissent comme des catalyseurs du Lac Léman. Chaque partie reflète l’identité du morceau de la ville auquel elle appartient et le complète avec une combinaison de programmes implantés sur sa portion de berges, en assurant un équilibre entre culture, loisirs, commerce, sport et divertissement.

Échelonnement
Chaque partie peut être changée ou modifiée indépendamment des autres. Certaines sections du rivage sont actuellement occupées par les équipements d’amarrage pour les bateaux. Avant de pouvoir réinvestir ces parties, la construction du nouveau port de plaisance doit être réalisée en amont. »

Collaborateurs
Jean-Pierre DÜRIG, Josep RIBES, Clara SAN MILLAN